En sylvothérapie, faut il résolument attendre d’être en forêt pour remontrer l’arbre et profiter des bienfaits de la nature ?
Comment puis-je débuter en sylvothérapie si je n’en ai pas forcément le temps, tout au moins régulièrement , ou si je ne souhaite pas vivre de suite l’expérience de la forêt ?
Comment m’habituer peu à peu à l’expérience l’arbre ?
Comment l’initier ?
Sommes-nous tous prêts à déclencher cette rencontre sans un minimum de préparation ?
Si une étape transitoire est de mise, en quoi consiste – telle ?
Autant de questions qui peuvent nous traverser dès que nous songeons sérieusement à nous initier à la sylvothérapie, et auxquelles cet article va répondre partiellement par une première proposition.
L’arbre ne viendra pas à vous. Il peut vous attendre là où vous ne le cherchiez pas,
Il peut vous avoir déjà choisi,
Mais c’est à vous de vous déplacer vers lui, et/ou de changer votre regard.
Ma première vraie rencontre avec un arbre date d’il y a longtemps. Ce n’était ni en forêt, ni même dans un parc. Tout simplement, près d’une berge où je m’étais arrêtée. J’ai juste tourné la tête à ce moment -là, peut-être un peu plus longtemps, peut-être sous une autre lumière. Et j’ai été submergée d’un flot d’émotions que je n’ai pas compris. J’étais juste en train de regarder un arbre qui semblait lire en moi à coeur ouvert. Elément déclencheur, c’est cette expérience – rencontre qui a initié mon parcours en sylvothérapie.
Toute rencontre avec un arbre débute donc par un pas, puis un autre, et encore un autre.
Toute rencontre avec un arbre nécessite le fait de s’arrêter, de se poser.
Toute rencontre avec un arbre début par la nécessité de ralentir son rythme.
Qu’est- ce déjà que marcher en toute conscience ? C’est prendre la notion de son corps et de son déploiement dans l’espace, des temps d’équilibre et de rupture, des muscles en mouvements, des éventuelles tensions qui peuvent nous gêner ou se révéler, du regard qui embrasse l’horizon, du temps qui semble ralentir …
Marcher, en toute conscience, c’est ressentir l’étirement du temps et de l’espace.
Ouvrir ses sens.
On peut alors commencer à voir vraiment toutes les couleurs, toutes les formes, tous les sons et les senteurs qui s’offrent à nous.
Et les voir autrement. Avec plus d’intensité, plus d’émerveillement, sentir que cela nous parle ce rouge du coquelicot sur une bordure champêtre, sentir la délicatesse de ses pétales, le balancement duveteux de sa tige, l’éclatant rayonnement de son énergie.
C’est comme si, en ralentissant, nous nous étions ouverts à une autre dimension.
C’est comme si, dans cet espace-temps-là, on pouvait suivre le vol d’un papillon dans même le déranger, se pencher, s’approcher, presque le toucher …